Lei tradicions de Novè en Provença
Ligures,
Germains et Romains fêtaient déjà fin
décembre le "solstice d'hiver".
C'était la fête païenne du "Soleil invaincu" qui
renaît, fête de la
lumière avec l'espoir du renouveau de la nature. L'Eglise
décida de remplacer
la fête du soleil par celle de l'Enfant Nouveau et de la marquer
par de grandes
réjouissances. C'est ainsi que sacré et profane se
côtoient tout au long de
cette période. Il est impossible de faire la part de la religion
et de la
superstition dans ces usages.
lo blat de Santa Barba
(le blé de Sainte Barbe)
Tradition
très ancienne, héritée de l'Antiquité, le 4
décembre, jour de la Ste Barbe, on
sème du blé ou toute autre graine à croissance
rapide. C'est un rite destiné à
stimuler le renouvellement de la végétation, promesse de
récoltes abondantes.
La légende dit que si le blé a bien germé et s'il
est bien vert la moisson sera
abondante (présage de richesse et bonheur), s'il est jaune c'est
un mauvais
présage.
Décorer
la maison dans les temps anciens était difficile. Le houx
apportait le rouge et
pour obtenir le vert, on faisait pousser du blé. Les grains de
blé doivent être
disposés sur du coton dans deux soucoupes. Ensuite on les place
de chaque côté
de la crèche. Au moment du repas de Noël, le blé
retenu par un ruban de couleur
rouge, prend place à chaque bout de la table.
lo
pastratge (le
pastrage)
Le pastrage se retrouvait dans toute
la Provence. C'est une cérémonie durant la messe de
minuit, au cours de
laquelle chacun apportait ses offrandes : fruits de la terre ou de la
mer selon
le lieu, accompagnant le plus souvent l'agneau apporté en
cortège par les
bergers, au son de la musique.
lei
presents e aumòrnas (les
cadeaux et aumônes)
La
veille de Noël, parents et amis se faisaient des cadeaux mutuels
en nature
(gâteaux, fruits...) et on distribuait du pain aux pauvres.
lo belem,
la crecha(la
crèche)
Ces
crèches sont apparues d'abord dans les églises, comme
représentation de la
Nativité à laquelle se mêlèrent ensuite des
personnages de la vie du siècle.
Les figurines étaient en cire ou en bois.
Dans
les maisons, les premières crèches familiales apparurent
au début du XVIIIe
siècle. C'étaient des boîtes vitrées
contenant des personnages en verre filé,
en mie de pain vernie (spécialité marseillaise), en
carton pâte, etc...
Vers
la fin du XVIIIe siècle, sont créés les premiers
santons d'argile fabriqués à
l'aide de moules de plâtre. Les crèches sont un rite
mi-profane, mi-religieux
où se côtoient la scène de la Nativité et
des personnages populaires de la fin
du XVIIIe siècle.
Traditionnellement
la crèche se fait le 24 décembre et doit rester
exposée jusqu'au 2 février (la
Chandeleur).
lei
santons
(les santons)
Les Italiens colportaient dans les
rues des figurines de Saints, en criant "Santi Belli !" ... Ainsi
étaient
nés les premiers santons.
Les
santons sont fabriqués avec de l'argile, la plus pure et la plus
fine possible
; pour ce elle séjourne dans des bassins de décantation.
Il faut ensuite
modeler à la main la figurine que l'on désire
réaliser ; on en sculpte les
différentes parties ainsi que les expressions, à l'aide
d'ébauchoirs de bois de
diverses tailles. Le modèle créé, on en fait un
moule de plâtre blanc, en 2
parties. Ce moule servira à reproduire le santon en une
multitude
d'exemplaires. Pour la reproduction, on remplit les 2 parties du moule
d'argile, puis on les maintient serrées jusqu'à ce que
l'argile se soit soudée.
Après plusieurs minutes de séchage, on sort le santon du
moule et on racle les
bavures avec l'ébauchoir. Il est prêt à être
cuit. Les figurines reproduites
sont ensuite peintes en série : tout ce qui est blanc, tout ce
qui est bleu,
etc...
lei
pastoralas
(les pastorales)
Héritières des drames liturgiques, des
offrandes, des chants de Noël, des crèches parlantes, des
crèches et de leurs
santons, les pastorales vont passer de l'Eglise, où la
première fut jouée à
Marseille en 1750, à la scène de théâtre.
Très appréciées, elles vont se
développer ; il en existe de nombreuses dont le thème
général est toujours le
même. Le thème de la nativité est prétexte
à mettre en scène des personnages et
des événements profanes. La plus célèbre
fut crée au XIXe siècle par un
miroitier-doreur : Antoine Maurel.
lo
cacha-fuec
(la bûche de Noël)
Avec Noël
commence la célébration du feu qui se poursuivra pendant
les fêtes de Carnaval.
Ainsi le cacha-fuec est un rite symbole de la résurrection du
feu.
Le soir de Noël,
un ou plusieurs membres de la famille, réunie au grand complet,
apportent une
bûche d'arbre fruitier ou d'olivier. Ce sont souvent le plus
jeune et le plus
âgé. Le chef de famille la bénit en l'arrosant par
trois fois de vin cuit en
prononçant une formule qui varie suivant le lieu :
Marseille : "Calena
ven, tot ven ben !"
Aix :
"Te benedisi tu tison !
Totei lei gents de la maison
Adieu
Eve,
adieu Adam
Que
Dieu
nos adugue un bòn an."
F. Mistral
: "Cacha fiòc, bota fiòc
Alègre,
alègre
Dieu
nos alègre
Calenda
ven, tot ven ben !
Dieu
nos
fague la gràcia
de
veire
l'an que ven
E se
non
siam pas mai
que non
fuguem pas mens !"
La bûche devait
durer jusqu'au jour de l'Epiphanie et ses cendres étaient
réputées pour
protéger contre les maladies (mêlées aux
remèdes) et contre les incendies
(répandues sous les lits et les meubles).
lo
Gròs Sopet (le
Gros souper)
Le soir de Noël, toute la famille se
retrouvait autour de la table pour le gros souper. La table
était recouverte de
3 nappes et éclairées de 3 chandelles. On y trouvait le
Pain Calendal, entouré
de 12 petits pains. Ce pain était décoré de
branches de myrte ou de petit houx.
La première part était donnée aux pauvres. La
table était mise sans oublier
l'assiette réservée au premier pauvre qui passerait.
Les mets variaient quelque peu suivant
les lieux, mais leur abondance répondait à l'idée
qu'ils étaient présages de
richesse pour l'avenir. On y trouvait :
- différents
poissons grillés, des "raïta" de morue et d'anguille,
l'anchoïade,
les escargots?
- des légumes :
artichauts crûs, cardes en sauce blanche, céleri et autres
légumes produits par
les jardins,
- du gibier chez
les plus riches, mais rarement car la coutume voulait que ce soit un
repas
"maigre"
- le tout arrosé
de différents vins !
- venaient
ensuite les treize desserts, arrosés de vin cuit et de ratafia.
Dans certaines
grandes villes, ce repas étaient suivi, au retour de la messe,
par le Ressopet
("le Ressouper").
lei trege
dessèrts (les
treize desserts)
Eux aussi variaient suivant les lieux
et leur production. Se côtoyaient :
la pompe ou
gibassier ou fougasse ; les nougats ; les sucreries : confitures,
pâtes de
coing, ... ; les fruits : pommes, poires, raisins, melons, oranges ;
les fruits
secs : figues, noix, noisettes, amandes, raisins de Corinthe.
Vaqui
lei trege dessèrts tradicionaus de Provença
:
Voici
les treize desserts
traditionnels de Provence :
lei
mendicants :
leis avelanas
lei noses
lei passarilhas
lei figas secas
la confitura
de meravilhas
leis amelo
leis avelano
lei nose
leis passariho
lei figo seco
lei pero lei poumo lei pruno lou nougat
blanc lou nougat
nègre la counfituro
de coudoun la counfituro
de meraviho
les amandes
les noisettes
les noix
les raisins secs
les figues sèches les poires les pommes les prunes le nougat blanc le nougat noir la confiture
de coings la confiture
de merveilles (sorte de
pastèque)
Graphie
classique
Graphie
mistralienne
Traduction
leis amelas
lei peras
lei pomas
lei prunas
lo nogat blanc
lo nogat negre
la confitura de codonhs
lei mendicant :
les mendiants :
Selon
les villes il y a des variantes locales qui remplacent les confitures
comme les
calissons (Aix), le raisin vert de
Noël,
le melon verdier et à notre époque on trouve
également les chocolats et les
clémentines, oranges.